
Il y a 770 jours, le mardi 22 mai 2018, j’enfourchais mon vélo pour une promenade matinale, trop matinale. Il était 6 h 15. Si je partais, ce n’était ni pour le plaisir de voir le soleil se lever, ni pour le plaisir de faire du sport, ni pour le plaisir de voir l’un de ces magnifiques faisans qui vivent dans l’hôpital, à côté de chez moi, et que j’ai photographié ce matin-là.
Non, ce matin-là, j’ai pris mon vélo pour essayer d’évacuer le stress qui m’envahissait à l’idée de faire le kilomètre qui me séparait de mon lycée pour aller travailler. Cela a marché… Suffisamment pour que je franchisse le portail deux heures plus tard, que je monte les escaliers qui me conduisaient à la salle 38 où m’attendait une classe de quatrième pour parler de l’art baroque et que je commence à faire cours.
Quelques instants plus tard, j’étais déjà en colère pour une broutille et j’excluais un élève de mon cours. Je n’aime pas me mettre en colère, je fais tout pour l’éviter. Ce matin-là, ce n’était pas un élève qui m’avait poussé à bout, c’était moi qui étais au bout, au bord du précipice, au-dessus du volcan. J’ai, tant bien que mal, fini le cours dans une ambiance glaciale. Les élèves étaient tétanisés par ma colère sans objet.
J’ai descendu l’étage qui me séparait du bureau de mon directeur et je lui ai annoncé que je rentrais chez moi. À mon aumônier, croisé en partant, j’ai seulement dit : « je vais me coucher ». C’est ce que j’ai fait. Pendant des heures, des jours, des semaines, des mois, je me suis traîné de mon lit à un fauteuil, incapable de faire quoi que ce soit, incapable de lire, incapable de penser. Inutile.
Pendant 770 jours, il m’aura fallu les trésors de patience de ma femme et de mes filles, le soutien sans faille de mes amis, l’aide de mes divers « psy » pour remonter peu à peu la pente
Mais aujourd’hui, 771 jours plus tard, c’est « le premier jour du reste de ma vie ». Hier s’achevait, avec mon mi-temps thérapeutique, cette période, trop longue, de ma vie. Aujourd’hui, c’est déterminé que j’ouvre officiellement l’activité de « Une plume pour votre histoire ». Aujourd’hui, je reprends la vie active à plein temps, conscient que tout n’est pas réglé et que j’aurai toujours à prendre soin de moi. Mais aujourd’hui s’ouvre mon aventure. Celle que j’ai choisie, celle que j’ai construite, patiemment, dans ma tête, sans oser y croire au début.
Cette aventure d’écriture, elle est née de toutes les rencontres qui m’ont été accordées durant ma carrière de professeur et d’éducateur. Elle est née de mon héritage familial, de mon amour des mots, des livres et des écrivains. Elle est née de mon envie d’écouter, de découvrir de nouvelles personnalités, de nouvelles situations, de nouveaux évènements, de mon envie de vous aider à les raconter et à les transmettre.
Cette aventure ne pourra vivre et perdurer sans vous. Chacun d’entre vous, par un « like », un partage, un mot glissé à quelqu’un, une visite ou une recommandation de mon site peut contribuer à faire de cette aventure naissante une reconversion réussie.
Merci de ce que vous avez déjà fait et rendez-vous dans 770 jours.
Bravo et bonne chance pour la suite……essaie de penser à ceux qui sont au fond du gouffre !!
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C’est ma volonté que d’essayer, malgré mes maladresses et mes aveuglements.
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